Thứ Năm, 28 tháng 6, 2012

ceux qui sont morts / par thế nguyên

le crépuscule de la violence -les éditions trình bầy, saigon 1960 .


                                 c e u x   q u i   s o n t   m o r t s
                                                            par  thế nguyên 
                                      
  một tiểu sử trích ngang  mới nhất về thế nguyên :( 2012)

 " N hà văn  tên thật Trần Gia Thoại , sinh năm 1942 tại  Nam Định.  Mất 1989 ở tp. HCM., 48 tuổi.
(...)  Năm 1964 xuất bản cuốn truyện vừa  ( khoảng 100 trang) Hồi chuông tắt lửa,   gây  một  ấn tượng  mạnh về đề tài, khung cảnh, chất liệu suy tư, bút pháp cô đọng viết về những xung đột âm ỉ giữa những  con  người khác chính kiến trong lòng một xóm đạo chia rẽ vì quan điểm chính trị đối nghịch thời chống Pháp. (...)  Cuối năm 1960, được CS móc nối.   Từ năm 1967 nhờ gia sản nhà vợ, đứng ra lập nhà xuất bản Trình Bầy, rồi bán nguyệt san Trình bầy vào năm 1970 - tập hợp giới trí thức văn nghệ sĩ, đa  số theo khuynh hướng  Công giáo tiến bộ thiên tả ( ....) 
S au ngày Giải phóng là nhà văn Ngụy  hiếm hoi   được chế độ mới đưa vào Ban chấp hành Hội nhà văn tp. HCM, xem như đại diện cho giới nhà văn tại chỗ;  nhưng  hầu như chẳng có quyền hành, tiếng nói gì đáng kể, ngoài việc giao đi sửa morasse cho tuần báo Văn Nghệ tp. HCM.
C uối cùng, định mệnh  còn ra tay giúp kết thúc sớm cuộc đời hoạt động văn hóa, văn nghệ  nửa đường đứt gánh cay đắng, bằng 1 cái chết hết sức vô duyên.  
Ngồi buồn, dùng dao ( lam  *) ( cắt *  )  mụn  cóc nơi chân, ( rồi *  ) bị nhiễm độc phong đòn gánh,  chỉ qua 1 ngày không cứu sống nổi . ( 1989) .  "
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cao huy khanh
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* chữ của Biên tập .

nguồn : web: <  tuhoaitan.blogspot.com

Il  faisait beau ce matin- là.   L' opération menée par notre  compagnie entrait dans sa seconde journée.   Dans le ciel de Septembre, quatre Skyraiders portant des aviateurs étrangers se piquaient pour bombarder un village en face de nous.   Toute la nuit précédente, aucun combat ne s' était livré.   Le ciel était  surpeuplé d' étoiles dont chacune aurait été l' âme d' un  des morts de cette guerre qui a duré depuis vingt ans sans qu' aucun signe n' annonce une fin prochaine.

 Là- haut, le brillant métallique des ailes d' avions renvoyait la lumière du soleil et je croyais entendre une région avoisinante  s'effrondrer.   Et dans le fracas des bombardements au milieu
 de la fumée noire et envahissante qui montait, il me semble voir quelques ennemis tomber en même temps qu'un plus grande nombre de femmes et d'enfants .    Femmes et enfants qui n'etaient pour rien dans cette sale guerre òu en fin de compte, vainqueurs et  vaincus n'auraient rien à gagner.   On en resterait là où l'on se trouve au début quad les  francais  * décampaient, vraiment trop tard pour laisser derrière eux la paix et l'indépendance !  Ces anciens colonialistes partis,  d'autres sont venus.   Qu'y a-t-il de changé en dehors d'un vernis d' Indépendance, de Démocratie, et de Liberté ?   À quoi bon  parler d'indépendance et de liberté lorsqu'en réalité les étrangers tiennent en main jusqu'à notre petit bol de riz quotidien.   Ce qui change peut-être, c'est la petite maison de jadis devenue aujourd'hui en vague morceau de débris, et ce sont ces jeunes femmes,  ces jeunes enfants en deuil qui rôdent autour des dépotoirs ...

L à- haut, sur un magifique fond d'azur , les quatres avions continuaient librement et bruyamment leur exploit, à là manière de ces héros du temps de la ruée vers l'or, dans les immenses de
 l' Ouest ...

                                                                        ***

À mon réveil , je trouvai mon corps complètement bandé et l'odeur des désinfectants assommante .
U n obus était tombé juste à notre endroit.   Quatre morts et deux blessés .   Encore, avais-je été le plus chanceux, car je n'y avais laissé que trois de mes côtes  tandis que le vieux caporal du lit de là-bas y avait perdu tous ses deux bras.   Hier, dans l'après midi, sa femme est venue avec leur jeune enfant.   Un instant après,  j'ai entendu le ton s'élever entre les deux époux.   La femme est repartie en lui laissant la petite qui ne devrait pas avoir plus de trois ans.   Après ce départ,
le vieux immobile et  silencieux dans son lit tandis qu'à ses pieds, la petite s'amusait avec une espèce de jouet en plastic.   Le soir est venu sans que la femme soit réapparue.   La petite pleure, crie, tourmentée sans doute par la faim.   Le caporal fait tous ses efforts pour relever son buste et tendre ses deux bras amputés et gonflés de bandes vers elle.   Effrayée, elle pleure encore plus forte.   Je vois le visage du vieux caporal  innondé de larmes.   Puis, comme ses blessures ont été problablement touchées par le mouvement, ce même visage se crispe de douleur et l'homme retombe sur son dos, inanimé.   Quand il se réveille , on a déjà emmené l' enfant.   Une infirmiere
 s' approche du lit essaie de le calmer, mais il se met à pleurer, à crier, à l'injurier.   L'infirmière se hausse les épaules , et en passant devant moi, elle me dit à voix basse que la femme du caporal est venu simplement pour lui remettre la gosse avant  d' aller se remarier.   Je me retourne de nouveau vers lui et le trouve toujours étendu sur son lit, agitant de temps à autre les deux troncons *  de bras qui lui restent comme  pour rattrapper quelque chose.   Ses pleurs et ses cris continuent ainsi à m'empêcher de dormir.    Minuit passé, ils s' adoucissent sans cesser de se faire entendre, à la manière d'une feuille d'étain qui vibre à chaque coup de vent .

J e commence  à m'endormir quand les silhouettes de ceux qui sont morts réaparaissent devant mes yeux, se précisent , me hantent.   Parmi les quatre se trouve un  'conseiller ' américain.   Il s'appelle Vivian Malon, un Noir du  Sud, plus exactement de l'État de Louisiana.  Avant  son enrôlement dans l'armée, Vivian militait dans  la ' National Association for the Advancement of Colored People ', une organisation   fondée en 1909 par des étudiants noirs et quelques israelites * dans le but de lutter contre les discriminations raciales à l'endroit des gens de couleurs , cela se dit du noir, du jaune, du basané, du' rouge' , mais  le blanc n'en est pas une !   Durant son enfance passée à Louisiana, Vivian n'avait pas l'honneur d'aller à l' école parce qu'il n'existait pas d'école réservée aux Noirs et que la législation de l'État ne leur permettait de se mêler aux blancs .   Plus tard seulement, lorque sa famille était venue dans le Nord, à Philadelphie , il trouvait enfin l'occasion de commencer  ses études .   Toutes les frontières entre noirs et blancs ne  disparaissaient pas pour autant.   Le chômage et la misère sévissaient parmi les premiers qui s'affluaient toujours et s'entassaient dans certains quartiers abandonnés par les seconds .  C'était juste à l'époque òu sa famille tombait au dernier échelon de la misère que Vivian s'engagea dans L'Armée américaine, cette Force imposante qui occupe encore la première place dans le monde.   Il y a six mois, d'une base de Nicaragua, et sans trop s'y attendre, Vivian  recut *  l'ordre  de venir en Extrême -Orient , cette  région si lointaine.   La base de Nicaragua est justement l'endroit d'òu, trois ans auparavant, le 17 Avril 1961, mille cinq cent cubains entrainés par une service secret américain sont partis  pour un débarquement contre Castro.   Ces héros ont quitté Nicaragua sur de vieux navires , sans ravitailllemnet ni protection.   Pour ne plus jamais revenir.

L e jour où Vivian se joignit à notre bataillon pour remplacer l'ancien 'conseiller' transféré  à une autre unité, nous lui réservions spontanément une sympathie plus grande qu'aux étrangers venus avant lui .  C'était sans doute à cause de la couleur de sa peau,  le côté absurde et injuste d'un tel comportement ne m' échappât nullement .   Mais inconsciemment, je gardais toujours l'impression qu' entre 'les gens de couleurs', on a  plus de chance de s'entendre.   Que de fois pourtant, je tâchais de croire que les américans ne  viennent  ici parce qu'au fond de leur âme ils sont conscients de porter une divine mission.   Cette mission,  Dieu l'a en  vue depuis l'éternité et l'a confíée à ce puissant et vaillant peuple qu'est le peuple américain, le chargeant de défendre  et d'aider les peuples démunis, que ces derniers se trouvent dans les coins les plus reculés de cette terre.   Cette mission est toute faite de grandeur morale et spirituelle, elle n'a rien à voir avec le système de l'aide américain qui s'applique chez nous.   Et si un G.I. gagne dix ou douze fois d'un soldat viêtnamien, ce serait pour la seule raison que la vie à l'américaine comporte dix ou douze fois plus de besoins.   Il n'existe pas de véritable discrimination.   Il n'est pas davantage question de prendre ces dizaines de milliers d'américains qui sont venus chez nous pour une espèce de
' pipe - line' trans-pacifique destinée à faire rentrer en partie les devises.   Ils sont venus parce qu'ils y sont poussés irrésistiblement par cette divine mission.   Comme d'ailleurs Feu l'amiral-moine Thierry d' Argenlieu, le maréchal  à titre posthume Leclerc et tous les Francais *  du  temps de papa.   C'est donc dans les desseins de la Providence que les productions portant l'omniprésent emblème de l'aide américaine innondent le marché du pays.   Et pourtant, malgré tout cela, malgré le poids de quelque 400 millions de dollars d'aide annuelle, la balance penche encore d'un côté qui nous parait peu favorable.

J e  m'efforce   de maintenir au fond de mon coeur l'admiration et le respect que mérite cette misssion divine,  surtout en pensant à certain américains que j'ai connus et estimés.   Mais d'autres images m'arrivent, entrai^nant les unes les autres comme par enchantement.   Comment, par exemple , oublier certaine scène que l' on retrouve tous les jours en parcourant l'une ou l'autre rue ombragée de Saigon, et ne pas y voir une grave offense à sa conscience d'homme ?   Ici  ou là, des bandes de gosses viêtnamiens, de neuf à dix ans, collent leur nez contre un  grillage de fer et,  à l'autre côté,  des étrangers font la fête avec de jeunes viêtnamiennes.   Veuves joyeuses des morts pour la patrie depuis vingt ans ?   Victimes du chômage dans un pays en guerre ?   Proies inévitables du Mal dans tout coin du monde òu s'installe un Corps Expéditionnaire ? ...

L a contradiction grandit en moi de jour en jour, insistante, interminable, comme une fuite dans quelque conduite d'eau et cela malgré moi.   Je m'apercois * de l'existence  des conflits au plus profond de mon être.   En même temps je réalise que Vivian, tant qu'il restait aux États -Unis, pouvait  être authentique ' noir', mais  qu'un Américain qui vit dans un pays comme le mien, même s'il est noir, est avant tout un Américain, avec tout ce que sacré mot évoque .   C'est sans doute la raison pour laquelle ces derniers temps , la sympathie exceptionelle que nous avions réservée à Vivian  au début refroidissait et devant aussi fragile que le peu de cendre laissée par un feu de camp allumé au milieu d'une nuit òu il faisait particulièrement froid.

P ourtant à cette heure-ci, on dirait que ces cendres se rallument brusquement et je ressens très nettement de la vraie pitié qu'un homme peut  avoir pour un homme.   La pitié que je ressens pour Vivian parait être que celle que j'ai eue pour ce vieux caporal étendu là-bas, dans cet hôpital miliatire.   Dans l'espace d'une seconde et presqu 'à mon insu, je me mets à espérer qu'un jour, la paix revenue, sur quelque colline couverte de pins, un cimetière digne, agréable sera réservé à ces étrangers.   Des hommes qui  auront combattu sur le sol de mon pays, au nom du plus grand mythe de l'humanité.  Evidemment, il n'aura pas de place pour Vivian, pour la simple raison qu'au lendemain de  sa mort, un avion des forces américaines a ramené son corps aux États-Unis, parmi les figures héroiques du temps de la ruée vers l'or, dans les immenses prairies de l'Ouest .

                                                             ***

L es bruits d'un certain remue-ménage me réveillèrent encore une fois.   Dans la salle de l'hôpital, médecins et infermières s'affairaient autour du lit du caporal .  " Il est mort ce matin vers cinq heures, par suite d' une trop forte dose de somnifères " , conclut  solennellement un médecin militaire.   Le ton fut plutôt sévère et sembla impliquer une reproche : ' Ce soldat n'a pas su choisir de mourir le fusil à la main ! '.

S oudain, je sens  l'ironie grandir d'un instant à l'autre pour envahir, recouvrir ciel et terre. J'étouffe, impuissant, dans cette atmosphère sale,  puante ...
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                                                                                                              Traduit par Nguyễn ngọc Lan

THẾ NGUYÊN 
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* những từ : francais ,  troncons,  recu, apercois  ...  thiếu dấu cédille ( bởi máy computer không có  dấu  )  -
    và   israelites : -  e thiếu dấu tréma  trên đầu   chữ  .
  - Biên tập chú thích .

source :   Le Crépuscule de la violence ( pòemes, nouvelles, témoignages d'une guerre,
                 traduit par Nguyễn ngọc Lan et Lê  Hào  - Les  Éditions Trình  Bầy, Saigon 1960 - p. 30-39 )

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