Ceux qui sont morts par Thế Nguyên [1942- 1989] / traduit par R.P. Nguyễn Ngọc Lan [1930- 2007] -- source: :Le Crépuscule de la Violence
Ceux qui sont morts par Thế Nguyên / traduit par R.P. Nguyễn Ngọc Lan -- source: Le Crépuscule de la Violence / Éd. Trình Bầy, Saigon 1960.)
ceux qui sont morts
par thế nguyên
TRADUIT PAR R.P. NGUYỄN NGỌC LAN
tác giả 'Hồi chuông tắt lửa'
[Đại Nam Văn Hiến, Saigon 1963
+ Nxb Nam sơn, Saigon 1964 + Nxb Trình Bầy ...).
(ảnh: internet)
( Courtesy photo of Trần Hoài Thư writer)
Sinh 1942 tại Nam định (Bắc Bộ), qua đời ở Nhà Thương Chợ quán ( tp. HCM 1989)
con trai độc nhất của một gia đình ' phú gia. Di cư vào Nam. mua nhà, định cư tại 291 Lý thái Tổ, quận 10 cho tới ngày cưới đời.
Vợ: bà Tăng Hoàng Xinh (gốc Hoa ở Mỹ Tho, tỉnh Định Tường/ Nam Bộ.) Ông bà Trần Gia Thoại (Thế Nguyên )cũng chỉ có một con trai độc nhất.
Nguyên tổng thư ký nhà xuất bản Đại Nam Văn Hiến ; giám đốc Nxb Trình Bầy chủ nhiệm + chủ bút tạp chí Trình Bầy ( 1970) -- thư ký tòa soạn tạp chí Đất Nướ (Nguyễn Văn Trung chủ nhiệm) -- Nghiên cứu văn học [Thanh Lãng/ Đinh Xuân Nguyên chủ nhiệm.)
Nguyên tổng thư ký nhà xuất bản Đại Nam Văn Hiến ; giám đốc Nxb Trình Bầy chủ nhiệm + chủ bút tạp chí Trình Bầy ( 1970) -- thư ký tòa soạn tạp chí Đất Nướ (Nguyễn Văn Trung chủ nhiệm) -- Nghiên cứu văn học [Thanh Lãng/ Đinh Xuân Nguyên chủ nhiệm.)
Tác phẩm:
-- Nuôi con nhơn tình (truyện ngắn, Saigon 1969)
-- Hồi chuông tắt lửa, 1963- 1964, ...)
-- Nghĩ gì? (tiểu luận, ký bút danh Trần Trọng Phủ / 2 tập, Trình Bầy xb)
-- Cho một ngày mai mơ ước ...
-- Nghĩ gì? (tiểu luận, ký bút danh Trần Trọng Phủ / 2 tập, Trình Bầy xb)
-- Cho một ngày mai mơ ước ...
Il faisait beau ce matin là. L' opération menée par notre compagnie entrait dans sa seconde journée. Dans le ciel de Septembre, quatre Skyraiders portant des aviateurs étrangers se piquaient pour bombarder un village en face de nous. Toute la nuit pré-
cédente, aucun combat ne s' était livré. Le ciel etait surpeuplé d' étoiles dont chacune
aurait été l' âme d' un des morts de cette guerre qui a duré depuis vingt ans sans qu'au-
cun signe n' annonce une fin prochaine.
Là-haut, le brillant métalique des ailes d' avions renvoyait la lumière du soleil et je croyais entendre une région avoisinante s' effondrer. Et dans le fracas des bombarde-
ments au milieu de la fumée noire et envahissante qui montait, il me semble voir quelques ennemis tomber une même temps qu' un plus grand nombre de femmes et
d' enfants. Femmes et enfants qui n' étaient pour rien dans cette sale guerre où en fin de compte, vainqueurs et vaincus n' auraient rien à gagner. On en resterait là où l' on se trouvait au début quand les francais décampaient, vraiment trop tard pour laisser derrière eux la paix et l' endépendance! Ces anciens colonialistes partis, d' autres sonr venus. Qu' a-t-il de changé en dehors d' un vernis d' Indépendance, de Démocratie, et de Liberté ? A quoi bon parler d' indépendance er de liberté lorsqu' en réalite les étrangers tiennent en main jusqu' au notre petit bol de riz quotidien. Ce qui change peut-être, c'est la petite maison de jadis devenue aujourd' hui un vague morceau de débris, et ce sont ces jeunes femmes, ces jeunes enfants en deuil qui rôdent autour des dépotoirs ...
Là-haut, sur un magnifique fond d' azur, les quatre avions continuaient librement et
bruyamment leur exploit, à la maniere de ces héros du temps de la ruée vers l' or, dans les immenses prairies de l' Ouest ...
A mon réveil, je trouvai mon corps complètement bandé et l' odeur des désinfectants assommante.
Un obus était tombé juste à notre endroit. Quatre morts et deux blessés. Encore, avais-je été le plus chanceux, car je n' y avais que trois de mes côtes tandis que le vieux caporal du lit de la-bas y avait perdu tous ses deux bras. Hier, dans l' après-midi, sa femme est venue avec leur jeune enfant. Un instant après, j' ai entendu le ton s' élever entre les deux époux. La femme est repartie en lui laissant la petite qui ne devrait pas avoir plus de trois ans. Apres ce départ, le vieux restait immobile et silencieux dans son lit tandis qu' à ses pieds, la petite s' ammusait avec une espèce de jouer en plastic. Le soir est venue sans que la femme soit réapparue. La petite pleure, crie, tourmentée sans doute par la faim. Le caporal fait tous ses efforts pour relever son buste et tendre ses deux bras amputés et gonflés de bandes vers elle. Effrayée, elle pleure encore plus fort. Je vois le visage du vieux caporal innondé de larmes. Puis, comme ses blessures ont été problablement touchées par le mouvement, ce même visage se crispe de douleur et
l' hommage retombe sur son dos, inanimé. Quand il se réveille, on a déja emmené
l' enfant. Une infirmière s' approche du lit et essai de le calmer, mais il se pleurer, à crier, à injurer. L' infirmière se hausse les épaules, et en passant devant moi, elle me dit à voix basse que la femme du caporal est venue simplement pour lui remettre la gosse avant d' aller se remarier. Je me retourne de nouveau vers lui et le trouve toujours étendu sur son lit , agitant de temps à autre les deux trancons de bras qui lui restent comme pour rattrapper quelque chose. Ses pleurs et ses continuent ainsi à m' empêcher de dormir. Minuit passé, ils s' adoucissent sans cesser de se faire entendre, à la manière d' une feuille d' étain qui vibre à chaque coup de vent.
Je commence à m' endormir quand les silhouettes de ceux qui sont morts réappa-
raissent devant mes yeux, se précisent, me hantent. Parmi les quatre se trouve un 'conseiller' américan. Il s' appelle Vivian Malon, un Noir du Sud, plus exactement de l' État de Louisiana. Avant son enro^lement dans l' armée, Vivian militait dans la 'National Association for the Advancement of Colored People', une organisation fondée en 1909 par des étudiants noirs et quelques isarelites dans le but de lutter contre les discriminations raciales à l' endroit des gens de couleurs. Evidemment, il faut comprendre que les couleurs, cela se dit du noir, du jaune, du basané, du 'rouge', mais le blanc n' en pas une ! Durant son enfance passé ả Louisiana, Vivian n' avait pas l' honneur d' aller à l' école parce qu' il n' existait pas d' école reservée aux Noires et que la législation de l' État ne leur permettait de se me^ler aux blancs. Plus tard seulement, lorsque sa famille était venue dans le Nord, à Philadelphie, il trouvait enfin l' ocassion de commencer ses études. Toutes les frontières entre noirs et blancx ne disparaissaient pas pour autant. Le chômage et la misère sévissait parmi les premiers qui s' affluaient toujours et s' en-
tassaient dans certains quartiers abandonés par les seconds. C' était juste à l' époque où sa famille tombait sa dernière échelon de la misère que Vivian s'engagea dans l' Armée américaine, cette Force imposante qui occupe encore la première place dans le monde.
Il y a six mois, d' une base de Nicaragua, et sans trop s' y attendre, Vivian recu l' ordre de venir en Extrême- Orient, cette région si lointaine, La base de Nicaragua est justement l' endroit d' où, trois ans auparavant, le 17 Avril 1961, mille cinq cent cubains entrainés par un service secret américain sont partis pour un débarquement contre Castro. Ces héros ont quitté Nicaragua sur de vieux navires, sans ravitaillement ni protection. Pour ne plus jamais revenir.
Le jour où Vivian se joignit à notre bataillon pour remplacer l' ancien 'conseiller' transféré à une autre unité, nous lui réservions spontanément une sympathie plus grande qu' aux étrangers venus avant lui. C' était sans doute à cause de la couleur de sa peau, le côté absurde et injuste d' un tel comportement ne m' échappât nullement. Mais ins-
consciemment, je gardais toujours l' impression qu' entre 'les gens de couleurs', on a plus de chance de s' étendre. Que de fois pourtant, je tâchais de croire que les américains ne viennent ici que parce ce qu' au fond de leur âme ils sont conscients de porter une divine mission. Cette mission, Dieu l' a en vue depuis l' éternité et l' a confié à ce puissant et vaillant peuple qu' est le peuple américain, le chargeant de défendre et d' aider les peuples démunis, que ces derniers se trouvent dans les coins les plus reculés de cette terre. Cette mission est toute faite de grandeur morale et spirituelle, elle n' a rien à voir avec le système de l' aide américain qui s' applique chez nous. Et si un G.I. gagne dix ou douze fois qu' un soldat vietnamien, ce searit pour la seule raison que la vie à l' améri-
caine comporte dix ou douze fois plus de besoin. Il n' existe pas de véritable discrimina-
tion. Il n'est pas d' avantage question de prendre ces dizaines de milliers d' américains qui sont venus chez nous pour une espèce de 'pipe-line' trans-pacifique destinée à faire rentrer en partie des devises. Ils sont venus parce qu' ils y sont pouseés irresistiblement par cette divine mission. Comme d' ailleurs. Feu l' amiral-moine Thierry d' Argnelieu, le maréchal à titre posthume Leclerc et tous les Francais du temps de papa. C' est donc dans le desseins de la Providence que les productions portant l' omniprésent emblème de l' aide américaine innondent le marché du pays. Et pourtant, malgré tout cela, malgré le poids de quelque 400 millions de dollars d' aide annuelle, la balance penche encore d' un côté qui mous parai^t peu favorable.
Je m' efforce de maintenir au fond de mon coeur l' admiration et le respect que mérite cette mission divine, surtout en pensant à certains américains que j' ai connus et estimés. Mais d' autres images m' arrivent, entrai^nant les unes les autres comme par enchantement. Comment, par exemple, oublier certaine scène que l' on retrouve tous les jours en parcourant l' une ou l' autre rue ombagée de Saigon, et ne pas y voir une grave offense à sa conscience d' homme ? Ici où là, des bandes de gosses viêtnamiens, de neuf à dix ans collent leur nez contre un grillage de fer et, à l' autre côté des étrangers font la fête avec de jeunes viêtnamiennes. Veuves joyeuses des morts pour la patrie depuis vingt ans ? Victimes du chômage dans un pays en guerre ? Proies inévitables du Mal dans tout coin du monde où s' installe un Corps Expéditionnaire ? ...
La contradiction grandit en moi de jour en jour, insistante, interminable, comme une fuite dans quelque conduite d' eau et cela malgré moi. Je m' apercois de l' existence des conflits au plus profond de mon être. En même temps je réalise que Vivian, tant qu 'il restait aux État-Unis, pouvait être un authenthique 'noir', mias qu' un Américan qui vit dans un pays comme le mien, même s' il est noir, est avant tout un Américain, avec tout ce que sacre mot évoque. C' est dans doute la raison pour laquelle ces derniers temps, la sympathie exceptionelle que nous avions reservée à Vivian au début refroidissait et deve-
nait aussi fragile que le peu de cendre laisse par un feu de camp allumé au milieu d' une nuit où il faisait particulièrement froid.
Pourtant à cette heure- ci, on dirait que ces cendres se rallument brusquement et je ressens très nettement de la vraie pitié qu' un homme peut avoir pour un homme. La pitié que ressens pour Vivian parai^t être la même que celle que j' ai eue pour ce vieux caporal étendu là-bas, dans cet hôpital militaire. Dans l' espace d' une seconde et pres-qu' à mon insu, je me mets à espérer qu' un jour, la paix revenue, sur quelque colline couverte de pins, un cimetière digne, agréable sera réservé à ces étrangers. Des hommes qui auront combattu sur le sol de mon pays, au nom du plus grand mythe de l' humanité. Evidemment, il n' y aura pas de place pour Vivian, pour la simple raison qu' au lendemain de sa mort, un avion des forces américaines a ramené son corps aux Érat-Unis, parmi ces figures héroiques du temps de la ruée vers l' or, dans les immenses prairies de l' Ouest.
Les bruits d' un certain remue ménage me réveillèrent encore une fois. Dans la salle de l' hôpital , médecins et infirmières s' affairaient autour du lit du caporal. "Il est mort ce matin vers cinq heures, par suite d' une trop forte dose de somnifères",conclut solennelle-
ment un médecin militaire. Le ton fut plutôt sévère et sembla impliquer une reproche:
" Ce soldat n' a pas su choisir de mourir le fusil à main ! "
Soudain, je sens l' ironie grandit d'un instant à l' autre pour envahir, recouvrir ciel et terre. J' étouffe, impuisant, dans cette atmosphère sale, puante ... ./.
Traduit par R.P Nguyễn Ngọc Lan.
aurait été l' âme d' un des morts de cette guerre qui a duré depuis vingt ans sans qu'au-
cun signe n' annonce une fin prochaine.
Là-haut, le brillant métalique des ailes d' avions renvoyait la lumière du soleil et je croyais entendre une région avoisinante s' effondrer. Et dans le fracas des bombarde-
ments au milieu de la fumée noire et envahissante qui montait, il me semble voir quelques ennemis tomber une même temps qu' un plus grand nombre de femmes et
d' enfants. Femmes et enfants qui n' étaient pour rien dans cette sale guerre où en fin de compte, vainqueurs et vaincus n' auraient rien à gagner. On en resterait là où l' on se trouvait au début quand les francais décampaient, vraiment trop tard pour laisser derrière eux la paix et l' endépendance! Ces anciens colonialistes partis, d' autres sonr venus. Qu' a-t-il de changé en dehors d' un vernis d' Indépendance, de Démocratie, et de Liberté ? A quoi bon parler d' indépendance er de liberté lorsqu' en réalite les étrangers tiennent en main jusqu' au notre petit bol de riz quotidien. Ce qui change peut-être, c'est la petite maison de jadis devenue aujourd' hui un vague morceau de débris, et ce sont ces jeunes femmes, ces jeunes enfants en deuil qui rôdent autour des dépotoirs ...
Là-haut, sur un magnifique fond d' azur, les quatre avions continuaient librement et
bruyamment leur exploit, à la maniere de ces héros du temps de la ruée vers l' or, dans les immenses prairies de l' Ouest ...
A mon réveil, je trouvai mon corps complètement bandé et l' odeur des désinfectants assommante.
Un obus était tombé juste à notre endroit. Quatre morts et deux blessés. Encore, avais-je été le plus chanceux, car je n' y avais que trois de mes côtes tandis que le vieux caporal du lit de la-bas y avait perdu tous ses deux bras. Hier, dans l' après-midi, sa femme est venue avec leur jeune enfant. Un instant après, j' ai entendu le ton s' élever entre les deux époux. La femme est repartie en lui laissant la petite qui ne devrait pas avoir plus de trois ans. Apres ce départ, le vieux restait immobile et silencieux dans son lit tandis qu' à ses pieds, la petite s' ammusait avec une espèce de jouer en plastic. Le soir est venue sans que la femme soit réapparue. La petite pleure, crie, tourmentée sans doute par la faim. Le caporal fait tous ses efforts pour relever son buste et tendre ses deux bras amputés et gonflés de bandes vers elle. Effrayée, elle pleure encore plus fort. Je vois le visage du vieux caporal innondé de larmes. Puis, comme ses blessures ont été problablement touchées par le mouvement, ce même visage se crispe de douleur et
l' hommage retombe sur son dos, inanimé. Quand il se réveille, on a déja emmené
l' enfant. Une infirmière s' approche du lit et essai de le calmer, mais il se pleurer, à crier, à injurer. L' infirmière se hausse les épaules, et en passant devant moi, elle me dit à voix basse que la femme du caporal est venue simplement pour lui remettre la gosse avant d' aller se remarier. Je me retourne de nouveau vers lui et le trouve toujours étendu sur son lit , agitant de temps à autre les deux trancons de bras qui lui restent comme pour rattrapper quelque chose. Ses pleurs et ses continuent ainsi à m' empêcher de dormir. Minuit passé, ils s' adoucissent sans cesser de se faire entendre, à la manière d' une feuille d' étain qui vibre à chaque coup de vent.
Je commence à m' endormir quand les silhouettes de ceux qui sont morts réappa-
raissent devant mes yeux, se précisent, me hantent. Parmi les quatre se trouve un 'conseiller' américan. Il s' appelle Vivian Malon, un Noir du Sud, plus exactement de l' État de Louisiana. Avant son enro^lement dans l' armée, Vivian militait dans la 'National Association for the Advancement of Colored People', une organisation fondée en 1909 par des étudiants noirs et quelques isarelites dans le but de lutter contre les discriminations raciales à l' endroit des gens de couleurs. Evidemment, il faut comprendre que les couleurs, cela se dit du noir, du jaune, du basané, du 'rouge', mais le blanc n' en pas une ! Durant son enfance passé ả Louisiana, Vivian n' avait pas l' honneur d' aller à l' école parce qu' il n' existait pas d' école reservée aux Noires et que la législation de l' État ne leur permettait de se me^ler aux blancs. Plus tard seulement, lorsque sa famille était venue dans le Nord, à Philadelphie, il trouvait enfin l' ocassion de commencer ses études. Toutes les frontières entre noirs et blancx ne disparaissaient pas pour autant. Le chômage et la misère sévissait parmi les premiers qui s' affluaient toujours et s' en-
tassaient dans certains quartiers abandonés par les seconds. C' était juste à l' époque où sa famille tombait sa dernière échelon de la misère que Vivian s'engagea dans l' Armée américaine, cette Force imposante qui occupe encore la première place dans le monde.
Il y a six mois, d' une base de Nicaragua, et sans trop s' y attendre, Vivian recu l' ordre de venir en Extrême- Orient, cette région si lointaine, La base de Nicaragua est justement l' endroit d' où, trois ans auparavant, le 17 Avril 1961, mille cinq cent cubains entrainés par un service secret américain sont partis pour un débarquement contre Castro. Ces héros ont quitté Nicaragua sur de vieux navires, sans ravitaillement ni protection. Pour ne plus jamais revenir.
Le jour où Vivian se joignit à notre bataillon pour remplacer l' ancien 'conseiller' transféré à une autre unité, nous lui réservions spontanément une sympathie plus grande qu' aux étrangers venus avant lui. C' était sans doute à cause de la couleur de sa peau, le côté absurde et injuste d' un tel comportement ne m' échappât nullement. Mais ins-
consciemment, je gardais toujours l' impression qu' entre 'les gens de couleurs', on a plus de chance de s' étendre. Que de fois pourtant, je tâchais de croire que les américains ne viennent ici que parce ce qu' au fond de leur âme ils sont conscients de porter une divine mission. Cette mission, Dieu l' a en vue depuis l' éternité et l' a confié à ce puissant et vaillant peuple qu' est le peuple américain, le chargeant de défendre et d' aider les peuples démunis, que ces derniers se trouvent dans les coins les plus reculés de cette terre. Cette mission est toute faite de grandeur morale et spirituelle, elle n' a rien à voir avec le système de l' aide américain qui s' applique chez nous. Et si un G.I. gagne dix ou douze fois qu' un soldat vietnamien, ce searit pour la seule raison que la vie à l' améri-
caine comporte dix ou douze fois plus de besoin. Il n' existe pas de véritable discrimina-
tion. Il n'est pas d' avantage question de prendre ces dizaines de milliers d' américains qui sont venus chez nous pour une espèce de 'pipe-line' trans-pacifique destinée à faire rentrer en partie des devises. Ils sont venus parce qu' ils y sont pouseés irresistiblement par cette divine mission. Comme d' ailleurs. Feu l' amiral-moine Thierry d' Argnelieu, le maréchal à titre posthume Leclerc et tous les Francais du temps de papa. C' est donc dans le desseins de la Providence que les productions portant l' omniprésent emblème de l' aide américaine innondent le marché du pays. Et pourtant, malgré tout cela, malgré le poids de quelque 400 millions de dollars d' aide annuelle, la balance penche encore d' un côté qui mous parai^t peu favorable.
Je m' efforce de maintenir au fond de mon coeur l' admiration et le respect que mérite cette mission divine, surtout en pensant à certains américains que j' ai connus et estimés. Mais d' autres images m' arrivent, entrai^nant les unes les autres comme par enchantement. Comment, par exemple, oublier certaine scène que l' on retrouve tous les jours en parcourant l' une ou l' autre rue ombagée de Saigon, et ne pas y voir une grave offense à sa conscience d' homme ? Ici où là, des bandes de gosses viêtnamiens, de neuf à dix ans collent leur nez contre un grillage de fer et, à l' autre côté des étrangers font la fête avec de jeunes viêtnamiennes. Veuves joyeuses des morts pour la patrie depuis vingt ans ? Victimes du chômage dans un pays en guerre ? Proies inévitables du Mal dans tout coin du monde où s' installe un Corps Expéditionnaire ? ...
La contradiction grandit en moi de jour en jour, insistante, interminable, comme une fuite dans quelque conduite d' eau et cela malgré moi. Je m' apercois de l' existence des conflits au plus profond de mon être. En même temps je réalise que Vivian, tant qu 'il restait aux État-Unis, pouvait être un authenthique 'noir', mias qu' un Américan qui vit dans un pays comme le mien, même s' il est noir, est avant tout un Américain, avec tout ce que sacre mot évoque. C' est dans doute la raison pour laquelle ces derniers temps, la sympathie exceptionelle que nous avions reservée à Vivian au début refroidissait et deve-
nait aussi fragile que le peu de cendre laisse par un feu de camp allumé au milieu d' une nuit où il faisait particulièrement froid.
Pourtant à cette heure- ci, on dirait que ces cendres se rallument brusquement et je ressens très nettement de la vraie pitié qu' un homme peut avoir pour un homme. La pitié que ressens pour Vivian parai^t être la même que celle que j' ai eue pour ce vieux caporal étendu là-bas, dans cet hôpital militaire. Dans l' espace d' une seconde et pres-qu' à mon insu, je me mets à espérer qu' un jour, la paix revenue, sur quelque colline couverte de pins, un cimetière digne, agréable sera réservé à ces étrangers. Des hommes qui auront combattu sur le sol de mon pays, au nom du plus grand mythe de l' humanité. Evidemment, il n' y aura pas de place pour Vivian, pour la simple raison qu' au lendemain de sa mort, un avion des forces américaines a ramené son corps aux Érat-Unis, parmi ces figures héroiques du temps de la ruée vers l' or, dans les immenses prairies de l' Ouest.
Les bruits d' un certain remue ménage me réveillèrent encore une fois. Dans la salle de l' hôpital , médecins et infirmières s' affairaient autour du lit du caporal. "Il est mort ce matin vers cinq heures, par suite d' une trop forte dose de somnifères",conclut solennelle-
ment un médecin militaire. Le ton fut plutôt sévère et sembla impliquer une reproche:
" Ce soldat n' a pas su choisir de mourir le fusil à main ! "
Soudain, je sens l' ironie grandit d'un instant à l' autre pour envahir, recouvrir ciel et terre. J' étouffe, impuisant, dans cette atmosphère sale, puante ... ./.
Traduit par R.P Nguyễn Ngọc Lan.
lời dẫn.
Le Crépuscule de la violence (poèmes, nouvelles, témoignages d' un guerre) của một số nhiều tác giả 'quen tên' + một 'lạ' ( Lê Tất Hựu.)
giới thiệu tuyển tập nhỏ này, Nxb Trình Bầy bày tỏ,
" Cette petite anthologie est la voix sincère d' un génération née dans la guerre, grandisant dnas la honte et l' humiliation permanente des époques troublées et qui pourra sans doute s' effrondrer dans le sang et le feu avant que ses paroles ne s' échappent de cette terre ténébreuse pour parvenir jusqu' à vous ...
... Ces êtres sans nombre et sans secours se tournent maintenant vers vous, leurs frères humains, attendent de vous la compréhension et la communion comme étant la preuve d' un commun idéal qui vous unit à eux dans la même pèlerinage sur les chemins d' un effort universel visant à l' élimination de toutes injustices, servitudes, oppressions et violence dont la guerre représente l' atroce et inévitable aboutissements. "
- các tác giả quen tên : Diễm Châu (i.e. Phạm văn Rao) -- Thái Lãng -- Du Tử Lê (i.e. Lê Cự Phách) -- Đặng Thần Miễn -- Thế Phong (i.e. Đỗ Mạnh Tường) -- Nguyễn Quốc Thái -- Tạ Quang Trung -- Thảo Trường [i.e.] Trần Duy Hinh).
- bản chuyển dịch Pháp ngữ toàn tập:
R.P. Nguyễn Ngọc Lan và Lê Hào. (giáo sư Lê văn Hảo.)
nơi trang 2 ghi: Copyright 1960,by Les Éditions Trình Bầy, Saigon.
Thật ra tập sách này in vào thập niên 70, không kiểm duyệt-- ghi năm xuất bản lùi lại, trên dưới 10 năm -- để qua mặt Sở Phối Hợp nghệ thuật/ bộ Thông Tin. ( Sở Kiểm duyệt ).
Thế Nguyên viết truyện ngắn trên vào khoảng cuối năm 1963-- song song với truyện ' Hồi chuông tắt lửa' ( Đại Nam Văn Hiến , Saigon tháng 8/ 1963, in rô-nê-ô, không giấy phép xuất bản, trước 4 tháng, chế độ Ngô Đình Diệm bị lật đổ.)
- rồi, giáo sư Nguyễn văn Trung đọc xong Hồi chuông tắt lửa ,
( có lẽ là bản tặng của TP tặng Lê Ngộ Châu ở tòa soạn Bách Khoa) , giáo sư viết một thư tay gửi Thế Phong, chủ trương Đại Nam Văn Hiến (địa chỉ nhờ, đặt tại 118/ 12 Nguyễn Huệ, Phú /Nhuận nhà vợ chồng Phạm Văn Rao+ Phạm Thị Sáng ) "xin được gặp tác giả Thế Nguyên, 'bởi tác phẩm quá hay, lại rất ấn tượng. (dù in rô- nê- ô, phổ biến hạn chế, không bán ra ngoài.)
- năm sau, 1964, giáo sư Nguyễn Văn Trung giao cho Trịnh Viết Đức ( nhà xuất bản Nam Sơn xin kiểm duyệt, in, phát hành rộng rãi -- tiếp đến, nhà văn Trần Phong Giao cho tái bản, dưới nhãn mác Nxb Nguyễn Đình Vượng. )
- cuốn truyện đã gây một dư luận sôi nổi, bởi ' linh mục Công Giáo có con riêng' -- do đó, các linh mục, cha xứ Thiên Chúa giáo phản đối kịch liệt ( một số yêu cầu chính phủ Ngô Đình Diệm phải có biện pháp trừng phạt; đối với kẻ xuất bản + người viết bài ca tụng 'Hồi chuông tắt lửa' loan trên trên Đài Phát thanh Saigon. (tác giả bài viết Uyên Thao [ i.e. Vũ Quốc Châu- ] trưởng phòng bình luận đài Phát thanh Saigon.)
Thế Nguyên qua đời năm 1989 ở Nhà Thương Chợ Quán, (tp. HCM). ./.
- năm sau, 1964, giáo sư Nguyễn Văn Trung giao cho Trịnh Viết Đức ( nhà xuất bản Nam Sơn xin kiểm duyệt, in, phát hành rộng rãi -- tiếp đến, nhà văn Trần Phong Giao cho tái bản, dưới nhãn mác Nxb Nguyễn Đình Vượng. )
- cuốn truyện đã gây một dư luận sôi nổi, bởi ' linh mục Công Giáo có con riêng' -- do đó, các linh mục, cha xứ Thiên Chúa giáo phản đối kịch liệt ( một số yêu cầu chính phủ Ngô Đình Diệm phải có biện pháp trừng phạt; đối với kẻ xuất bản + người viết bài ca tụng 'Hồi chuông tắt lửa' loan trên trên Đài Phát thanh Saigon. (tác giả bài viết Uyên Thao [ i.e. Vũ Quốc Châu- ] trưởng phòng bình luận đài Phát thanh Saigon.)
Thế Nguyên qua đời năm 1989 ở Nhà Thương Chợ Quán, (tp. HCM). ./.
đường bá bổn
26 Sept. 2015.
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tưởng nhớ nhà văn Thế Nguyên [1942- 1989]
và giáo sư Nguyễn Văn Trung [1930 - ]
'ngồi trên xe lăn' ở Montréal/ Canada.
blog Virgil Gheorghiu / 20 March, 2020.
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