quand je meurs ...
+ poèm, pour un temps, des gens, qui n'ont pas de jeunesse
par du tử lê
TRADUIT PAR BÙI [ÁNH MINH] QUANG & LÊ MỘNG NGUYÊN
-- Dưới đây là hai bài thơ của Du Tử Lê, do 2 dịch giả ở Pháp: Bùi[Ánh Minh] Quang, giáo sư một đại học
ở Paris; và, nhạc sĩ, học giả Lê Mộng Nguyên, viện sĩ viện Hàn lâm Khoa học Hải ngoại Pháp [chuyển ngữ ] ...
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Quand je meurs …
traduit en francais par BÙI ÁNH MINH QUANG
A ma mort, accompagnez-moi jusqu’à à la mer
a vie sans partrie, fin sans sépulture
posés en terre étrangère, chair et os ne peuvent se dissoudre
âme emprisonnée ne retrouve pas pays natal
A ma mort, accompagnez-moi jusqu’à à la mer
là où les courants contraires pourront m’amener au loin,
vers la rive opposée, là où est mon pays,
aux haies de bambou centenaires toujours vertes
A ma mort, accompagnez-moi jusqu’à à la mer
surtout ne vous empressez pas de fermer mes paupières
ainsi, pour la dernière fois, je contemplerai mon pays
ainsi, par chance, ma dépouille arrivera à destination
A ma mort, accompagnez-moi jusqu’à à la mer
surtout ni scrupule ni compassion
Des ans durant, après tant de corps amis nourrissant les poissons
que vaut le mien tout ratatiné
A ma mort, accompagnez-moi jusqu’à à la mer
laissez-moi revoir mes enfants
voir leurs larmes tomber
de yeux plus sombres que l‘ombre obscure.
A ma mort, accompagnez-moi jusqu’à à la mer
accompagnez-moi avec l’hymne national
que plus personne ne chante depuis
hymne, à présent, comme moi, fantôme sans âme.
A ma mort, morte sera ma peine
ainsi s’en iront chagrin et vie d’errance.
(traduit par BÙI ÁNH MINH QUANG)
(Human Rights / Droits De L’homme Quarterly, March 2004)
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poèm, pour un temps, des gens qui n’ont pas de jeunesse.
(traduit en francais par LÊ MỘNG NGUYÊN)
Nous grandissons: tels les arbres desséchés de la forêt ou les herbes
sauvages,
notre enfance heureuse à peine commencée ayant déjà été amère.
De chaque page d’un livre jaillissent des milliers de points d’interrogation,
du fait que l’espace ne nous donne pas encore la raison du tracé d’un aller et retour dans le monde!
Nous grandissons: entré dans la vie, sans choix ni sélection,
Fleurs du hasard écloses en fente crevassée d’une pierre, s’ouvrant désorientées au grand air.
Source sans nappe phréatique; cascade sans source: l’au remontant le courant,
Doigts soupconneux tapant avec force sur le front solitaire.
Nous grandissons: Défions le soleil rouge en bombant la poitrine:
Vaniteux, nous dédaignons le chenal trop petit. Franchissons l’immensité, les frontières.
D’esprit critique, nous méprisons les trois dimensions trop étroites
(malgré les mois, les jours et les nuits en proie aux inquiétudes!?!)
Nous grandisson: fleuves brisés et sinnueux pour mille ans!
Chassons la mélancolie en escaladant
les montagnes afin de nous attacher aux nuages!
Quelque cinq individus croient encore aux mirages
de la chanson et de la musique…
D’autres étant très nombreux à prendre les armes,
et à tirer à balles dans le lointain!
Des faibles s’abritant derrière la religion…
Les voyous meurent tout bonnement
d’un coutelas dans le ventre!
Les maladroits posent la délicate question:
-Où est Dieu maintenant?
D’autres prenant le maquis,
ou devenant instituteurs ou diseurs de bonne aventure!
Nous grandissons: nos os se fendillant sous l’effet de la chaleur;
iI n’y a là que le fretin du désert.
Cherchons la littérature comme abri
de notre âme pour laquelle les mots et leur sens ne sont point une issue!
Qu’on se frotte contre un couteau tranchant,
c’est comme si l’on ne sentait rien également.
L’oiseau fait son nid.
Nous cherchons la fumée de tabac…
Vomissant au visage de la vie,
en fuyant très vite le monde d’ici-bas
L’employé des Américains fait saillir ses muscles. Un autre portant leur port-documents…
Travailleur. Déserteur. Condamné à la peine capitable!
Nous avons cinquante ans: et vingt ans de la vie sacrifiés,
Nous sommes des héros amateurs bien souilliés!
Que la vie nous accepte ou nous repousse? – C’est du pareil au même!
Nous sommes encore plus tristes que la montagne séculaire en deuil de la rivière.
Nous avons cinquante ans: mais pas de jeunnesse,
il nous manque notre pays natal à présent.
-D’où nos exploits militaires romanesques
ont déjà sombré dans l’abime des temps.
DU TỬ LÊ
traduit par LÊ MỘNG NGUYÊN
Paris 8/2006
(Membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer)
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